Deux ans d’arrêt après un accident : ma reconstruction personnelle et professionnelle
Quand l’impensable arrive, tout peut basculer en une fraction de seconde. Après mon accident de parapente, j’ai dû faire face à une nouvelle réalité : une opération risquée, des mois d’incertitude, et l’arrêt brutal de ma vie professionnelle. Ce qui aurait pu être une fin a finalement marqué un nouveau départ. Voici l’histoire d’une reconstruction, pas seulement physique, mais aussi professionnelle et personnelle.
L’opération : une lueur d’espoir dans l’incertitude
Après mon accident, j’ai été transporté à l’hôpital d’Annecy. Mes parents m’ont rejoint, en pleurs, alors que je faisais tout pour garder le moral. Mais ce n’était pas simple. Le chirurgien a expliqué, devant eux, la gravité de la situation. Il a posé un formulaire devant moi et m’a demandé de signer.
« Vous devez savoir qu’il existe un risque. Vous êtes notre quatrième patient aujourd’hui, et les trois premiers resteront paralysés. »
À cet instant, ma petite voix intérieure m’a soufflé : « Reste positif, quoi qu’il arrive. Même si tu deviens handicapé, tu trouveras un moyen de rebondir. »
L’opération était prévue à minuit et a duré jusqu’à 6h du matin. Quand le chirurgien est sorti, il a dit à mes parents : « Vous croyez en Dieu ? Alors allez brûler un cierge. » Tout allait dépendre de ma récupération.
Le réveil : accepter la réalité d’un cauchemar
Le lendemain matin, j’ai ouvert les yeux dans une chambre d’hôpital. Seul.
« Non, ce n’était pas un mauvais rêve. C’est réel. »
Les larmes ont commencé à couler. J’étais perdu. Mon esprit tournait en boucle : « Qu’est-ce que j’ai fait ? Que vais-je devenir ? Suis-je paralysé ? »
Dans un mélange de panique et d’espoir, j’ai tenté de bouger mes pieds. Oui, ça bougeait. C’était déjà un soulagement. Peu après, les infirmières et le chirurgien sont entrés dans ma chambre pour m’expliquer :
« Vous avez une fracture des ailettes et des lombaires L1 et L2. Vous allez pouvoir remarcher, mais cela prendra du temps. »
Ces mots m’ont donné une étincelle d’espoir. Mais je savais que le chemin serait long et douloureux.
La rééducation : un combat quotidien
Une semaine après l’opération, j’ai quitté l’hôpital pour continuer ma convalescence chez moi. Une ambulance m’a ramené, et un lit médicalisé avait été installé dans le salon. C’était un étrange mélange de soulagement d’être chez moi et d’angoisse face à ce que j’allais devoir affronter.
La rééducation a commencé immédiatement. Chaque jour, je devais repousser mes limites pour regagner une partie de ma mobilité. Pendant ces longues semaines, une question me hantait : « Et mon travail ? Que va-t-il se passer pour mon poste de plombier ? Vais-je être licencié ? »
Mes doutes étaient fondés. Incapable de reprendre le travail, mon contrat a pris fin. C’était un coup dur, mais je commençais à comprendre que cette épreuve n’était pas seulement physique. Elle m’obligeait à repenser ma vie.
Deux ans d’arrêt : une pause pour tout reconstruire
Ces deux années d’arrêt ont été marquées par des hauts et des bas. D’un côté, il y avait la frustration : je ne pouvais pas reprendre ma vie comme avant. De l’autre, il y avait la nécessité de réfléchir : « Et si je ne pouvais plus être plombier ? Quelle est ma voie ? »
Petit à petit, une idée a germé. Mon accident n’avait pas seulement brisé mon corps ; il m’avait aussi donné une chance de réévaluer mes priorités. Cette entreprise que j’avais créée avant l’accident, et cette passion pour la vidéo et les drones, représentaient peut-être une nouvelle direction.
Cette période de deux ans a été une épreuve, mais aussi une opportunité de transformation. Ce que j’ai appris, c’est que même dans les moments les plus sombres, il y a des graines de renouveau. Aujourd’hui, je vois cet accident comme un tournant qui m’a permis de trouver ma vraie voie.