Quand tout bascule : mon accident de parapente et la leçon d’une vie

Lorsque j’ai lancé ma première auto-entreprise, tout semblait enfin prendre forme : un projet passionnant, un associé motivé, et des rêves pleins la tête. En parallèle, je continuais à vivre une autre de mes passions : le parapente. Mais en août 2015, ma vie a littéralement basculé. Ce jour-là, en testant une voile d’occasion, j’ai chuté de 30 mètres. Ce n’était pas seulement un accident : c’était un tournant, une leçon brutale qui a marqué ma vie personnelle et professionnelle. Voici l’histoire d’un moment clé de mon parcours.

Des débuts prometteurs : mon entreprise et ma passion pour le parapente

Lancement de l’auto-entreprise
En 2015, je travaillais encore comme plombier à Genève. C’était un emploi stable qui m’aidait à sécuriser mes finances, mais je sentais que ce n’était pas ce que je voulais faire à long terme. Mon esprit était déjà tourné vers un autre rêve : la vidéo et les drones.

Avec l’aide précieuse de mon futur associé, j’ai fait mes premiers pas dans l’entrepreneuriat. Lui et moi formions une équipe complémentaire : il maîtrisait les aspects techniques comme la création de sites internet, tandis que je me concentrais sur les prises de vue et l’aspect créatif. Grâce à cette collaboration, j’ai pu enregistrer mon auto-entreprise, une étape simple mais symbolique qui marquait le début concret de cette aventure.

Les balbutiements de l’entreprise
Tout était à construire. Nous n’avions ni clients ni une idée précise de comment structurer nos services. Ce que nous savions, c’était que les drones représentaient un potentiel énorme pour révolutionner la production vidéo. Nous avons passé des heures à réfléchir à des idées : immobilier, reportages d’entreprise, mariages, captations en extérieur… Le champ des possibles était immense.

Malgré les contraintes de mon emploi de plombier, je consacrais mes soirées et week-ends à développer ce projet. Ces discussions avec mon associé, souvent tard le soir, étaient une source de motivation inestimable. Nous commencions à croire que, petit à petit, ce rêve pouvait devenir réalité.

Une double passion
En parallèle de ce projet entrepreneurial, je vivais pleinement une autre passion : le parapente. Depuis cinq ans, je pratiquais cette activité en autonomie, et je m’étais également lancé dans des disciplines plus techniques comme le speedflying et le speedriding.

Voler était plus qu’un simple loisir : c’était ma façon de me sentir libre, de relâcher la pression, et d’évacuer les tensions du quotidien. Cette passion m’a appris des leçons précieuses : gérer le stress, accepter les imprévus, et vivre l’instant présent. Je ne me doutais pas encore à quel point ces apprentissages allaient m’être utiles.

L’impensable : l’accident de parapente

Un vol de routine qui tourne mal
Le 30 août 2015, tout a basculé. Ce jour-là, j’étais à Morzine pour tester une voile d’occasion que je venais d’acheter. Les premières heures de vol se déroulaient parfaitement : j’étais en confiance, en harmonie avec mon environnement.

Puis, une série d’erreurs techniques s’est enchaînée. En quelques secondes, tout a changé. Ma voile s’est déséquilibrée, et je suis parti dans une chute vertigineuse de 30 mètres, juste devant la pente école qui servait de zone d’atterrissage.

La chute
La scène s’est déroulée devant un public composé de pilotes amateurs et professionnels, y compris des membres de l’équipe qui m’avait formé. Leur regard, rempli d’inquiétude et d’incrédulité, me hantait déjà avant même de toucher le sol.

Pendant ces quelques secondes, je n’ai pas vu ma vie défiler. Mais une voix intérieure résonnait : « Merde, qu’est-ce que tu viens de faire ? Tout ça pour un vol ? » Puis, l’impact. Un craquement violent dans mon dos, le souffle coupé, un sifflement assourdissant dans mes oreilles. Je ne pouvais plus respirer, ni entendre ce que les gens autour de moi tentaient de me dire.

L’impact physique et émotionnel
Je savais que c’était grave. La douleur dans mon dos était intense, mais ce n’était rien comparé à la honte qui montait en moi. Cet accident, en plein public, devant des personnes que je respectais profondément, me laissait complètement démuni. Pendant que j’attendais les secours, une autre voix intérieure se manifestait : « Tu fais quoi maintenant ? C’est fini ? »

Les secours : un voyage vers l’incertitude

L’arrivée des secours
L’attente a semblé interminable. Le Dragon74, l’hélicoptère des secours, a fini par arriver. Pendant qu’ils s’occupaient de moi, je commençais à retrouver une partie de mes sens, mais la douleur et la peur étaient omniprésentes.

Le transport à l’hôpital
À bord de l’hélicoptère, une question simple m’est venue à l’esprit : « Et maintenant ? » Je savais que cet accident aurait des conséquences, mais j’étais incapable de mesurer lesquelles. L’équipe m’a informé que nous allions à Annecy, mais je n’ai presque rien dit pendant tout le trajet. Mes pensées tournaient en boucle : « Tout ça pour un vol. Quelle erreur. »

L’arrivée à Annecy
Lorsque nous sommes arrivés à l’hôpital, le choc physique et émotionnel était total. Mon corps était brisé, mais mon esprit cherchait déjà un moyen de comprendre ce qui venait de se passer.

Les leçons tirées : un tournant dans ma vie et ma carrière

Une remise en question
Pendant ma convalescence, j’ai eu beaucoup de temps pour réfléchir. Cet accident m’a forcé à redéfinir mes priorités. Pourquoi avais-je pris autant de risques ? Où voulais-je aller, professionnellement et personnellement ?

La résilience
Cette épreuve m’a appris l’importance de la patience et de la préparation. J’ai compris que, comme en parapente, la vie nécessite une attention constante et une capacité à réagir face aux imprévus.

Un nouveau départ
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