Quand les chemins se séparent : apprendre à écouter sa voix intérieure en affaires

Toute aventure entrepreneuriale n’est pas destinée à durer éternellement. Ce qui commence par une collaboration prometteuse peut évoluer en des visions divergentes. Après le succès du Festidrone, je sentais que mon associé et moi empruntions des chemins opposés. Tandis qu’il voyait l’entreprise comme un outil de marketing digital à vocation commerciale, je voulais rester fidèle à notre projet initial : raconter des histoires à travers la vidéo et apporter quelque chose de significatif à nos clients.

Cette divergence, ajoutée à des tensions croissantes et à des choix stratégiques qui me mettaient de côté, m’a poussé à reconsidérer ma place au sein de l’entreprise. Voici l’histoire de cette transition, marquée par des défis, des déceptions, mais aussi des leçons précieuses.

Les tensions après le Festidrone

Un succès pas partagé
Bien que le Festidrone ait été une réussite pour moi, ce n’était pas le cas pour mon associé. Il le voyait comme un échec financier, car l’événement n’avait pas généré de bénéfices. De mon côté, je faisais la différence entre « rapporter » et « apporter ». Ce festival avait apporté visibilité, relations, et énergie à l’entreprise.

Pour lui, cela n’allait pas assez vite : il fallait ramener plus de clients, augmenter les prix, et surtout générer un salaire pour lui-même, car mes indemnités de chômage couvraient mes besoins mais étaient limitées dans le temps.

Une divergence de visions
Tandis que je cherchais à développer des projets créatifs comme le Festidrone, mon associé, épaulé par des conseils extérieurs, orientait l’entreprise vers le marketing digital. L’idée ? Produire des vidéos publicitaires diffusées sous forme de contenus sponsorisés. Cela signifiait réaliser des vidéos sans âme, destinées à être ignorées en cinq secondes par des utilisateurs sur YouTube ou Facebook.

Ce virage m’éloignait de notre mission initiale, et je peinais à vendre ces nouvelles offres à des clients locaux, dont beaucoup étaient des connaissances. Cela créait un malaise grandissant : je ne reconnaissais plus l’entreprise que nous avions bâtie.

Les premiers signes de rupture

Un e-mail révélateur
Un jour, par hasard, j’ai vu un e-mail destiné à mon associé dans la boîte générale de l’entreprise. Il s’agissait d’un rendez-vous pour un entretien d’embauche dans une autre entreprise. Ce détail confirmait mon intuition : il avait déjà commencé à envisager de quitter le navire.

Plutôt que de me battre ou de lui en parler, je l’ai laissé faire. Je me disais : « Si ça doit s’arrêter, ça s’arrêtera. C’est la vie. »

Une collaboration difficile
Malgré les tensions, j’ai réussi à décrocher un contrat prometteur avec P.Advisor, une régie publicitaire locale. Ce mandat aurait pu redonner un souffle à l’entreprise, mais au lieu de se réjouir, les différends entre nous se sont intensifiés. Lors d’une discussion sur l’orientation de l’entreprise, mon associé a dit une phrase qui m’a marqué : « Cette société, c’est mon bébé ! »

Cette déclaration m’a heurté. J’avais été au cœur du développement de cette entreprise, mais ses paroles me faisaient sentir que ma contribution était minimisée.

L’arrivée de nouveaux acteurs

L’entrée de sa mère
Mon associé a décidé de faire entrer sa mère dans l’entreprise. Selon lui, elle avait une expérience en tant que commerciale et pouvait nous aider à attirer de nouveaux clients. Bien que je n’aie rien contre elle, j’ai trouvé la démarche étrange : elle n’avait aucune expérience dans la vidéo, et cela renforçait mon sentiment d’être mis à l’écart.

Il a même insisté pour qu’elle reprenne son nom de jeune fille afin d’éviter tout lien direct avec lui, arguant que cela ferait plus professionnel. Cela ajoutait une couche de complexité à une situation déjà tendue.

Un retrait progressif
Avec l’arrivée de sa mère, mon associé m’a demandé d’arrêter la prospection. C’était pourtant une tâche dans laquelle j’avais mis beaucoup d’efforts, constituant un fichier client conséquent. Je me suis plié à sa demande, mais cela renforçait mon sentiment de ne plus avoir ma place.

Un sentiment grandissant de mise à l’écart

Des rôles limités
Petit à petit, mes responsabilités se sont réduites à la gestion des drones et des animations 2D. Mon associé, de son côté, se concentrait sur les montages vidéo et la gestion administrative. Chacune de ses actions me semblait calculée pour me marginaliser.

Une intuition confirmée
Je suis quelqu’un qui fait confiance à son instinct. Dès le début, j’ai ressenti que la situation évoluait dans une direction défavorable pour moi. Avec le temps, ces impressions se sont confirmées : mon associé semblait construire une stratégie pour s’approprier davantage l’entreprise, quitte à m’en écarter.

Le début de la fin de cette collaboration été difficile, mais elle m’a appris des leçons précieuses sur les relations professionnelles, la communication, et l’importance d’écouter son intuition. Même si cette aventure n’a pas duré, elle a marqué une étape clé dans mon parcours entrepreneurial et personnel.

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