D’une entreprise en tension à un projet fédérateur : comment le Festidrone est né

Dans toute aventure entrepreneuriale, il y a des moments où les chemins se croisent… et d’autres où ils divergent. Après des débuts prometteurs, je sentais une fracture grandissante avec mon associé. Nos visions n’étaient plus alignées : lui voulait voir l’entreprise grandir rapidement, en enchaînant les projets et les clients sans créer de lien. De mon côté, j’étais attaché à l’idée de construire des relations authentiques et de proposer des projets ayant du sens, notamment dans ma région, le Chablais.

Pourtant, les tensions n’étaient pas insurmontables. Avec un peu de recul, elles ont même été le terreau de quelque chose de nouveau : le Festidrone, un projet local ambitieux pour reconnecter avec mes valeurs et ouvrir un nouveau chapitre dans notre entreprise.

Des visions opposées : croissance ou valeurs ?

Un déséquilibre latent
Malgré notre succès croissant, je sentais que quelque chose n’allait pas. Nous devions sans cesse faire plus : démarcher de nouveaux clients, proposer des offres toujours plus coûteuses, plus rapides, mais souvent vides de sens.

Mon associé, cartésien et orienté vers la croissance à tout prix, rêvait de transformer notre entreprise en une machine efficace, presque déshumanisée. Il voyait l’entreprise comme une success story à l’américaine, un modèle à la Apple. Moi, je voulais rester fidèle à ma communauté, au Chablais, et proposer des projets accessibles, humains, et personnalisés.

Un environnement qui m’étouffait
À cela s’ajoutait un climat qui devenait de plus en plus tendu. Mon associé était entouré de ses parents, eux-mêmes entrepreneurs, et de certains amis comme Max, qui travaillait dans la vente de sites web. Max l’a influencé, lui conseillant de se séparer de moi et de structurer l’entreprise selon ses propres idées. Je commençais à ressentir une hostilité latente, et cela affectait non seulement notre relation, mais aussi ma vision de l’entreprise.

Benoît : une bouffée d’air frais au milieu des tensions

Une arrivée inattendue
Un jour, mon associé a décidé de faire entrer un ami à lui, Benoît, dans l’entreprise. Ce n’était pas prévu comme un rôle clé ; il venait surtout par curiosité et pour s’impliquer ponctuellement.

Une collaboration rafraîchissante
Benoît était une personne incroyable. Il suivait une formation en marketing de contenu et apportait des idées originales. Sa présence dans les bureaux était un souffle d’air frais : on rigolait beaucoup, et ses idées de vidéos étaient inspirantes. Benoît a rapidement montré qu’il pouvait contribuer à améliorer nos projets. Cette collaboration spontanée me redonnait un peu d’énergie, et j’y voyais une opportunité de redynamiser l’entreprise.

Se réinventer : la naissance du Festidrone

Un projet pour renouer avec mes valeurs
Quand les choses vont mal, il faut se réinventer. C’est une conviction profonde que je porte. Pour redonner un nouvel élan à notre activité, j’ai eu une idée : organiser un événement local qui mettrait en avant l’univers du drone, tout en renforçant notre visibilité.

L’idée était simple : proposer le premier festival de drones classique et FPV (First Person View) du Léman. Le projet, baptisé Festidrone, visait à réunir passionnés, professionnels, et curieux autour de démonstrations, compétitions, et ateliers. C’était l’occasion parfaite pour nous repositionner en tant qu’acteurs locaux engagés, tout en faisant connaître notre expertise.

Une opportunité de ressouder les liens
Le Festidrone n’était pas seulement une stratégie commerciale : c’était aussi une manière de recréer du lien, entre nous et avec notre communauté. Malgré nos tensions internes, l’entreprise allait bien, et je voulais croire que ce projet pourrait apaiser les différends.

Chaque tension, chaque défi, est une opportunité de créer quelque chose de nouveau. Le Festidrone est né de cette volonté de reconnecter avec mes valeurs et de proposer un projet qui rassemble. C’était une chance de me recentrer sur ce qui comptait : la passion, la créativité, et l’humain.